samedi 14 novembre 2015

Haïku et écrire à la manière de Zola ( Marie Rousseau)


                                                                                                                                          

Haïku :

Vaste horizon
Perdu dans le brouillard
Caché dans la brume


Début de roman :


     Lorsque l’on osait mettre un pied dans cette ruelle, déserte et sombre, on ressentait comme une sorte d’angoisse qui montait peu à peu, comme si le moindre bruit que l’on pouvait entendre était signe de danger. C’était peut-être à cause des lampadaires qui n’éclairaient rien et qui laissaient la lune, seule, faire office de lumière. Ou, peut-être était-ce à cause de tous ces murs gris, ce décor délabré, ces portes rafistolées et toutes les fenêtres des maisons, cassées et sales, à tel point que rien ne se reflétait dedans. On pouvait sentir de drôles d’odeurs, c’était à se demander s’il n’y avait pas un cadavre en décomposition nourrissant les insectes... Cette rue était réellement un lieu de désespoir, qui devait être uniquement occupé  par le néant. Mais en réalité, le plus effrayant, c’est que personne ne savait si elle était vraiment habitée….

     Jamais je n’aurais pensé un seul instant la traverser ou même simplement y jeter un coup d'œil, après toutes ces histoires terrifiantes que l’on avait pu me raconter. Mais voilà, malgré moi, j'étais bien trop curieux pour ne pas découvrir par moi-même cette rue que l’on disait hantée. Je me souviendrais à jamais de ce jour, avec pour seule compagnie, un vieux chat noir qui semblait mourir de faim. Je m’en souviens, je ne cessais de me dire en plaisantant « peut-être vais-je me perdre et ne jamais revenir »... Cette phrase résonnait dans ma tête ironiquement. Mais plus je m’avançais, plus je perdais mon sourire, qui se transformait lentement en un crissement de la mâchoire. Effroyable…

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